jeudi 21 janvier 2010

Le Règne Passé de l'Araignée


Dans mon jardin à l’abandon
Triste mémoire et feu passion
Se tissent toile où je me perds
Où je vais, les deux font l’épeire.

Là où le désordre a régné
Tout s’est lié pour me piéger
Prenez la fuite, espoirs maudits
Dans les filets de l’araignée !

Dans mes champs vides en jachère
Les chants trop lourds restent à terre
Découpés à coups de regrets
Le faucheux guette dans les prés.

Hurle à la lun’, sombre mémoire
Ou fuis vers l’avant, si tu l’oses
Tu es trop pleine, noire histoire,
Derrière toi court la lycose !

Et pour te noyer dans ta bulle
De solitude, anachorète,
Elle t’enrobe de sa tulle
Et t’y maintient, l’argyronète…

Même en mon home, esprit fermé
Où les recoins sont des refuges
Le rêve enfoui s’autogénère
Et s’y repaît la tégénaire…

Et prisonnier de l’hier-soir
Je sacrifie mes voluptés
Car le mal n’est plus dévoré
Endeuillé par la veuve noire.

Rampez, aujourd’hui, noires reines
Rompez les rangs, fuyez, mourez !
C’est la débacle de mes peines
L’arachnicide à coups de pieds !

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