dimanche 24 janvier 2010
(Re-) Conquête Elémentaire
vendredi 22 janvier 2010
La Nuit, L'Ami
jeudi 21 janvier 2010
Le Règne Passé de l'Araignée
mardi 19 janvier 2010
Demon
Je n'aurai pas le temps (saynete pour enfants)
lundi 18 janvier 2010
La Si Petite Reine (début du conte, encore en exclusivité!)
dimanche 17 janvier 2010
L'Enfant (Attente, seconde partie)
samedi 16 janvier 2010
Le Nain Blanc et les Sept Neiges (le début du conte, en exclusivité!)
Ce genre d’aventure n’arrive qu’une fois.
vendredi 15 janvier 2010
Le Petit Loup Rouge et le Grand Méchant Chaperon (début du conte, en exclusivité!)
Extrait du conte "Le Petit Loup Rouge et le Grand Méchant Chaperon" (L. Varlet) - Début
Illustrations Eileen Prade
jeudi 14 janvier 2010
Une Journée d'Automne Ensoleillée
Aujourd’hui, le soleil -un peu froid- se dessine
Des contours incertains et des rayons pluvieux.
Un troupeau clairsemé de gouttelettes fines
Fait pleurer la fenêtre où s’évadent mes yeux.
Et j’entends les oiseaux qui chantent leur départ
Au silence du vent qui calme ses assauts.
Partir c’est pour mourir, chuchote ma mémoire,
Ou pour mieux revenir, sussurent les oiseaux.
L’arbre, lui, se dévêt en lente mise à nu
De ses feuilles en larmes laissées en poèmes.
Ses doigts accusateurs sont pointés vers les nues
Mais ses feuilles en pleurs savent bien qu’il les aime.
Au-delà de ma vue, au brouillard de mes songes,
Des fantômes de toits survolent des foyers,
Couvrant au gré du temps des amours qui se rongent,
Qui se perdent, se trouvent, en vie, endeuillées.
Derrière cette vitre, et sous mon propre toit,
Je veux comme l’oiseau chanter contre le vent,
Crier contre le ciel comme l’arbre géant,
Et gagner le soleil comme un dieu, comme un roi !…
Et vivre le soleil, comme un fou, comme un hère,
Comme une quête unique, une foi douloureuse.
Vouloir cette lumière étonnante et douteuse,
Aimer celle que j’aime, en richesse, en misère.
Et maintenant, là-bas, derrière la fenêtre,
Un peu seule, un peu loin, c’est elle que je vois.
La voix de mes éveils me dit : « Va, pour renaître,
Va prendre le soleil, quitte à prendre un peu froid ».
"Frères Approximatifs", 1ère page d'un roman en stand by...
- I -
« Mort aux Poètes ! », s’écria l’homme libre, alors que la nuit allait se substituer à ses jours, définitivement. D’une voix crépusculaire, il murmura encore quelques pensées rebelles inaccessibles à ses bourreaux, puis il s’éteignit, réduit à l’état de rêve pour ceux qui l’aimaient… La foule silencieuse autour de l’autel rouvrit ses yeux démentiels à la réalité factuelle du sacrifice : l’homme était mort, bien mort, merveilleusement mort ! Et il était vraiment jubilatoire, au-delà des mots, de pouvoir jouer avec la vie !
- II -
« Putain, merde !… »
Un gros bout flasque de ma baguette beurrée vient de tomber dans mon bol de lait au café alors qu’il aurait dû se retrouver dans mon gosier, fondant et chaleureux… La manœuvre de trempage a raté… S’il y a bien quelque chose qui m’énerve dès le petit matin, c’est qu’un gros bout flasque de baguette beurrée tombe dans mon bol de lait au café : il faut aller le récupérer à la petite cuillère, voire avec les doigts, et il reste toujours des petits vestiges mietteux sournois qui viennent troubler la fluidité de votre lapage de lait au café. Là, je n’ai pas le courage d’aller chercher la passoire pour rétablir l’ordre dans mon bol ; je vide son contenu souillé dans l’évier, rince l’objet céramiqueux à l’eau claire, et entreprends de me re-préparer un bon lait au café : il suffit de remplir le bol de lait entier, d’y ajouter trois petites cuillerées de miel, et une petite lampée de café – pour le goût : je n’ai nullement besoin d’un quelconque excitant… Et hop !, le tout au micro-ondes, trois bonnes minutes, afin que la croûte de crème puisse se faire complètement et, ainsi, devenir facilement retirable et jetable-à-la-poubelle. La crème, ça donne un bon goût au lait, mais en soi, c’est absolument répugnant de flasquosité…
Midi dix. Le carillon de l’église du village sonne douze coups. C’est normal, c’est fait exprès. J’ai toujours dix minutes d’avance sur le temps, j’en gagne ainsi en permanence… même si ce jour-là je me suis levé avec plus de quatre heures de retard sur ce que je m’étais imposé la veille en réglant le radio-réveil. Ce dernier a poussé son dernier jingle France-Infoïen ; il fume encore de son crash post-vol-plané, quelque part dans ma piaule. Bâh ! A quoi bon se lever tôt, moi qui suis un rêve-tard ? Autant en profiter, surtout quand on a les moyens - comme moi – de ne pas avoir à travailler pour vivre…
« Y’a cassé la musique du matin ? »
Une grosse voix derrière moi et mon nouveau bol de lait au café. Je sursaute. Mon dernier bout de baguette tombe dans le liquide tiède. Putain, merde !
« T’es con ou quoi, Arthur ? Tu m’as foutu les boules, bordel ! »
Je gueule. Ca fait du bien, de gueuler. Ca réveille, ça réchauffe. Et puis, quand on gueule, il n’y a pas besoin de se fouler les cellules grises à la recherche d’un vocabulaire… recherché, justement.
« Dis, Yann, y’a cassé la musique du matin ? »
Il se répète, le frangin. Il s’obstine. Soit.
« Eh oui, « y’a cassé la musique du matin » ! C’est mon droit, non ? C’est mon radio-réveil, j’en fais ce que j’en veux ! »
Ah ! La gueulante du matin… Arthur reste de marbre ; il est habitué.
« Y’a cassé la musique-réveil, compris… Yann, y’a con. »
Il a raison. Drôle de fratrie : un trisomique, et un con. Mais on s’aime quand même…
Bon, il est temps de se calmer. Je m’excuse hautainement auprès d’Arthur, et je me résous à me passer du reste de ma bolée « matinale »… Ca profitera aux rares micro-bestioles dans la tuyauterie de mon évier qui auront survécu aux rasades de javel quotidiennes. Dehors, le temps semble ensoleillé : ça pue le purin jusqu’ici ; il paraît que c’est très sain, l’air de la campagne… J’ouvre les persiennes ; gagné : il fait beau ! Quel détective je ferais !…
On est le 22 mai, la fête d’Emile. Si maman était là, elle m’aurait lâché un dicton du genre : « Soleil à la Saint Emile, le puits se fait de la bile ». C’est nul.
Dieu ait son âme.
L'Art du Rêve raconté aux Grands Enfants
Voici l’heure des fous où les rêves dérivent
En mystères légers et vibrantes énigmes,
L’heure immobilisée qui tue les paradigmes
Et génère des touts et des riens qui s’avivent.
C’est là l’instant aimé, l’âme des créateurs,
La nuit des inconscients, le jour des insensés,
C’est là le temps donné aux arts libérateurs
La voilà doucement, la Glaneuse, l’osée.
Et dans un souffle épris, effleure la bougie
Effeuille la bougie, érige tes folies
Pour qu’elle glane, ami, la faucheuse d’ennui
Voici le pays, sage, à l’orée des raisons,
Le pays des possibles et des rendez-vous,
Paysage indicible aux dessus sans dessous,
La patrie du partage aux larges horizons.
C’est là, entre deux eaux d’un ciel océanique,
De caresses en vagues, vagues silencieuses,
C’est là ce lieu non clos donné aux romantiques,
A l’esprit qui divague… Voilà la Glaneuse.
Pour qu’elle glane, ami, scelle tes yeux d’en nuits
Et dans un souffle épris, effleure la bougie
Effeuille la bougie, érige tes folies
Voici le promeneur de ces heures promises,
Chromatique pierrot en habits d’univers,
Meneur d’arts sans repos, et son poisson lunaire,
Tôt ou tard, en douceur, contre les mines grises.
C’est l’espace courbé de songes éphémères,
Le règne des envers sur les vies sans aura.
C’est là l’être nimbé de fois en bandoulière
Et d’espoirs entrouverts : la Glaneuse, voilà.
Voici l’onde essaimée en ces fleurs suspendues,
Et la drogue savante en ces pieds entêtés,
Mondes semés qui chantent loin des vérités
Et poussent en sommets de démentes vertus.
C’était là la très grande, onirique compagne
Des mirages bleutés visités en candeur ;
C’était la sarabande de mots de cocagne,
D’images habitées, la Glaneuse, l’Auteur.